pdf
pdf
 












RESUME
 
L'écriture de Bocampe semble décidément vouloir avancer vers ce qui sous-tend davantage le désir de création, sa nécessité, que la création elle-même. Ce stupéfiant processus d'arrachements et de reconstitution de soi que provoque tout de même le besoin de créer ne nourrirait-il pas finalement notre désir de néant, que nous n'ayons de cesse d'en rechercher la trace, ce qui de ce point de vue là, rendrait l'agir au moins aussi fascinant que l'attente?
Et est-ce que la poésie, celle qui avance à visage découvert et nous surprend en flagrant délit de factuel comme de merveilleux, n'aurait pas quelque chose à voir avec la vacuité, mais une vacuité qui merveilleusement répondrait à l'attente, la comblerait?
 
   Autrement dit, l'amour n'entretiendrait-il pas un rapport avec l'inconscient désir de rejoindre ce plein vide?
Parce que dans ce texte l'attelage du rêve au langage est prétexte aussi à essayer de comprendre, une réalité explose sur le plan de la conscience.
Eléonore c'est la compassion, évidement, et les Enfants Blessés sont parmi les humains ceux, qui, intuitivement, sentent que leur indécrottable nostalgie, leur spleen, n'est autre que le symptôme résurgent de la mémoire oubliée d'une très ancienne blessure d'amour.
        Bocampe pense le monde en conduisant son véhicule poétique avec toujours autant de fraîcheur, de gravité et de spontanéité.
 
Régis Nivelle
écrivain et critique d'art
   
 


                                                                                                                 Les enfants blessés
 
   GENRE :Belle lettre ( thème de la résilience)      
  Coup de cœur de l'association littéraire de l'arc jurassien pour la profondeur et la puissance que dégage cet écrit de Bocampe
 
Format 19 sur 11, Couverture laminé brillant en noir et blanc, dessin de la couverture réalisé par Olivier Blandenier. Intérieur, 108 pages sur du bouffan 90 grammes.
Brochage dos carre colle-rogne trois faces
 
Isbn: 978-2-9700557-9-2
 
Prix : 24 CHF (15 euro) port compris
 
                                                                                                                Caravane humaine
 
Premier roman                   
GENRE : Roman initiatique et familial tout plein de tendresse et de spiritualité. L'histoire se déroule dans le Rouergue, en Aveyron. Une œuvre dans l'œuvre
Récit surprenant et énigmatique qui semble retracé dix années de la vie mystique de Bocampe à travers le Sud de la France...
 
Circonstancié et agrémenté de descriptions poétiques et de considérations sur la mort, Bocampe larde cette aventure d’images vivantes caractérisées par  une approche de celle-ci  brillante et pathétique.
 
Format A 5, brochage dos carré collé-rogné trois faces, couverture couleur laminée brillant, design, 160 pages, papier ancien écru + une photo
noir/blanc sur papier glacé.
ISBN 978-2-9700540-6-X
 
Prix : 25
 
Extraits
Dans la pittoresque glèbe du Rouergue, aux racines de l’Aveyron dans une contrée montueuse, une quiétude plane dans la nuit brune, pensive, hormis un bambin qui braille dans les ténèbres, accompagné par les sifflements du vent. Abandonné sur le pas de la porte d’entrée de Notre Dame des Roses, un monastère cistercien, le bébé gigote dans son couffin et rend l’atmosphère babelesque. Tandis que les heures se relèvent comme cire au feu, l’aube mordorée dans sa brièveté saisissante déroule la pente du ciel sur l’épaule des collines alors que les larmes de l’aurore s’emperlent dans une féerie matinale, formant des arcs-en terre du plus gracieux effet…
 
     Avant de s’endormir, Jean porta un dernier regard vers la coupe éthérée et se rappela une des phrases qu’Iram lui avait confié.
« C’est un seul et grand pays où passe la caravane humaine, elle ne peut passer sa route que plus en avant. »
 
    Ils bouleversèrent un regard plein de prouesses où des romances secrètes roulaient dans leur poitrine comme une boule de feu. Silencés, ils suivaient le sens de la marche, les seuils étaient franchis sans aucun coup de tirage trop vif, sans un manque.
 
   Au sommet du Mont de la Tourmaline, Jean alluma son dernier feu. Il contemplait les flammes fauves à la croisée des chemins. Il se reconnaissait à ses accords, au même diapason, à ses intervalles mélodiques. Avant d’être soulevé d’une seule haleine par cette capitulation qui invite à célébrer l’unité, les jambes croisées, les genoux touchant le sol, la colonne vertébrale souple, immobile dans un léger étourdissement de l’instant qui passe, il se rappelait l’une ou l’autre des phrases D’Iram et de Lucien, tout en partance vers un autre monde…
- Par ODIN !! regarde-les, voilà qu’ils se tiennent par la main, mais ce n’est pas possible, j’en suis sur mon séant. Louise, sous son chapeau de paille badinait de discernement.
 
  - Qui peut savoir ce qui les amourache ? Peut-être vivent-ils une bergerade ! Te rappelles-tu notre première rencontre ? Tu gamberges ! Tu as le bec dans l’eau. Quand tu as eu le béguin pour moi tu ne m’as pas montré ton béjaune.
- Heu ! heu !
 
       Saperlotte ! cette abstruse ! cette inconquise ! l’inéclaircie, cette échappée de l’analyse intellectuelle, la camarde, tu me prends aux entrailles, c’est une éminente devinette ! Même Œdipe qui devina l’énigme du sphinx donnerait sa langue au chat. La vie et la mort sont arrivées sur la terre sur le dos d’une comète et ces deux antagonistes se sont coalisés pour mener une action commune, côtoyer au présent le temps. C’est ce que l’on ne peut pas comprendre quand on nous l’explique…
     Il l’abreuva d’attention, la caressa de l’œil, admirant sa robe ornée de centaurées à fleurs aux côtés de bleues en javelle, ses cheveux qui symbolisaient le spectre solaire, la lueur de ses yeux dans l’intime ardeur de ses flammes qui scintillait comme Sirius, son visage vénusien telle une nuit sous une coupe de lumière…
- Jean, pourquoi pleures-tu ?
- Tu sais, à chaque fois que l’on pleure on grandit, on devient davantage homme, je grandis un peu voilà tout.
- Ah ! il ne faut pas trop que je pleure, sinon je vais devenir trop vite un adulte avec une barbe. Une vive lueur traversa le regard de Jean qui ne put s’empêcher de rire.
 
    - Morbleu ! Quelle balluche de béotien prétend me battre froid ! Je vais lui rabattre la jactance à cet espèce d’iroquois riposta-t-il trépignant de colère, animé de courroux. Bran pour lui ! C’est un comble ! Se faire agonir par un béni-oui-oui, il a la tripe républicaine ce gabier de poulaine. Et dire que ça va marmotter des patenôtres et tout le tinamou… il ferait mieux d’avoir dans sa poche un androdamas ce pisse-vinaigre. Bon à laps !
 
    Le jour vint où Jean crapahuta à grand ahan le sommet bolaire du mont de la Tourmaline. Il considéra les cendres d’Iram, fleurant de son cœur un salut. Les cendres s’éparpillèrent par un vent affraîchie qui s’époumone en chassant les nuages dans l’air incommensurable. Intériorisé, il redescendit ce sentier revêche plein d’infractuosités où l’affleurement de fossiles aux marnes coulait en abondance.
 
Premier jour : l’insolence de mon génie dans un cafagnon de moi-même, une vision idyllique m’apparaît, je te vois traverser l’achéron d’une seule brassée dans le char de la nuit, un miroir reflète ton invisible caravane montée vers ce dernier refuge, l’art et la poésie.
Page accueil