PDF DE TRAVAILLEUR SOCIAL EN MANQUE( "DE LUI MÊME")
Résumé
Les lecteurs qui ont suivi Bocampe dans ses précédents ouvrages ont compris, assurément, que l’auteur est un homme engagé. Ils sauront, à le lire ici, qu’il l’est à titre d’éducateur spécialisé auprès de handicapés mentaux. Or, Bocampe récuse avec véhémence ce terme et s’en explique. Pour lui, stigmatiser une personne en fonction de sa souffrance – son handicap – revient à occulter, tout simplement, la possibilité d’une rencontre entre deux individus. Il n’y a pas, pour lui, d’une part un handicapé – qui subit – et d’autre part un éducateur – qui sait –, mais un « être différent » face à un professionnel, qui ferait bien de s’interroger sur ses propres lacunes.
Bien sûr, il y a lieu de s’interroger sur la place que la société actuelle daigne accorder aux « êtres différents », sur sa tolérance toute relative à accepter en son sein des marginaux. Encore un terme détestable, puisqu’il voudrait faire croire qu’il existe des gens « normaux » qui figurent dans le texte, ou l’écrivent, et des gens radicalement autres qui ne peuvent le lire que depuis la marge. Encore heureux qu’ils soient tolérés dans le format du papier ! C’est l’objet des derniers chapitres de ce livre, rédigés par des acteurs sociaux invités ici par Bocampe à prendre position. Bien sûr, il conviendrait aussi d’examiner avec circonspection tout ce qui relève de la politique sanitaire et de l’action sociale de l’Etat, des (maigres) moyens, sans cesse rediscutés et revus à la baisse, qu’il octroie du bout des lèvres… Mais l’enjeu véritable se situe à un tout autre niveau.
A l’heure où l’informatique, les « ressources humaines », le scientisme et la technologie semblent vouloir – ou pouvoir – procurer TOUS les moyens de résoudre TOUS les problèmes, il devient urgent que le travailleur social prenne conscience que le succès de sa mission ne dépend pas de ces gadgets et des espoirs de perfectionnisme qu’ils génèrent. Mais de son engagement véritable à défendre la cause de ces « êtres différents », pour autant qu’il comprenne qu’ils ne représentent pas des cas, des dossiers, des patients ou des clients, mais des compagnons de route. Message urgent que délivre ici Bocampe. Il y a pourtant plus de cinquante ans, déjà, qu’un certain Winnicott nous rappelait que la réussite de la prise en charge d’un nourrisson ne dépend pas d’une mère parfaite, mais d’une mère « good enough », « suffisamment bonne », c’est-à-dire juste suffisante, passable, mais consciente de ses manques et prête à trouver des solutions personnalisées pour y pallier.Jean GrinSociologue, animateur socioculturelVice-président de l’Association Vaudoise des Ecrivainsualisez au détriment des autres, par dessus-le marché. - Le livre "lettre à un ami analphabète" dans la revue Péclot du SIVT- Lettre à un ami analphabète dans la revue actualité sociale                lien à venir.........
- Axolotl - revue littéraire Lausanne - ISSN 1660-5713
 

      Travailleur social en manque, oui, de lui-même bien entendu................
                       
  GENRE : Science humaine et suite perspicace du livre " Lettre à un ami analphabète"
Regard lucide sur le travailleur social et le dit handicap qui en a surpris plus d'un, notamment lorsqu'on découvre que le handicap n'est pas ce qu'il nomme et qu'il  est encore encore moins là où il se trouve....
 
Format A5 couverture laminée brillant, illustration de Olivier Blandenier, intérieur 180 pages sur du papier écru
Prix en euros 22 prix en frs suisse 35 port compris
Isbn: 978-2-9700557-6-1
 

Prix : 27
Résumé
Un "adulte handicapé" qui ne sait ni lire et écrire, reçoit une lettre de son ancien pédagogue. Lors d’une soirée, son nouvel éducateur lui lit son courrier à haute voix. Et boum ! la surprise est au rendez-vous.
L’organisation sociale dans la plupart des institutions qui subissent une politique d’économie dont la médiocrité est l’un des aspects les plus visibles, méritait qu’un auteur averti lui consacre une caricature. Bocampe a choisi la parodie pour nous rappeler que l’ultime tête à tête de l’éducateur avec un renouveau social commence par des actes libres, de conscience et d’amour.
Format A5, brochage dos collé carré- rogne trois faces, couverture couleur laminée brillant, illustration de Olivier Blandenier , 175 pages, papier ancien écru
ISBN 978-2-9700540-4-3
Prix : 27ch
 


Texte de la couverture
« Frère éducateur, retire l’ancre, part au large, hisse haut les voiles vers les océans et rapporte au déclin de cette vie sociale, une nouvelle vague de conscience, un ange de ton voyage. Et si la mer est agitée et que tu dois rester à terre, alors l’amour qui est ton cœur suffira à nos frères handicapés pour conforter ce qu’ils sont : des êtres d’exception qui se mêlent à l’embellissement de notre humanité »
Extraits du livre Lettre à un ami analphabète
L’homme a besoin de structures pour vivre sa condition d’homme, mais esclave de celles-ci, son sentiment d’appartenance devient à son tour une structure qui a jeté l’ancre dans un port de l’oubli. Le handicap porté à la conscience passe les mers alors que le cercle des endormis ne peut plus quitter les îles… En catimini, les classes dirigeantes qui administrent et allouent des contributions au secteur social, légifèrent avec des cadres bornés, marqués par une sclérose avancée et en tenant des discours pour tirer les dettes du ruisseau. Une fois de plus, la résolution politique a gommé la volonté sociale. Jusqu’au-boutistes, les divas de la finance et les cassandres de l’économie nous fignolent des normes sans âme. Tels des hommes-sandwichs qui se promèneraient dans les cours bancaire avec deux panneaux, un sur le dos : les normes de qualité sont un acte de conscience raté, de la poussière impalpable ou négociations dans l’impasse ; l’autre sur la poitrine : nos restrictions budgétaires vont faire du schproum dans les chaumières, juste le temps nécessaire de bercer les bergers et leurs troupeaux. Entre les dettes de l’Etat envers la nation et les bénéfices de celle-ci, les pauvres que nous sommes peuvent constater combien tout en haut de la hiérarchie, on se complait de richesses insoupçonnables. Mais cela ne peut que réchauffer nos ardeurs à combattre pour que la vie sociale soit plus fraternelle.
 
      Ahlalalalala ! Entre les carriéristes croquignolets déguisés en cartables au thorax bombé couvert de poils dorés, prêts à tout pour gravir les échelons, les éducateurs poules qui ne discernent pas un être handicapé adulte d’un enfant dans leurs rapports professionnels, les violents misérables et malheureux qui se contiennent uniquement sous le regard des autres ; les trousseurs de jupon coureurs de prétentaine à la recherche de peaux neuves, les premiers de la classe VRP multicartes qui ressemblent à des petits singes falbalassés, les petits chefs avec leur catéchisme du bon éducateur … bonjour les dégâts à tous les échos. La vie sociale se rapproche davantage du cinéma fantastique où les acteurs s’arrachent le rôle principal et celui du directeur kobold.
 
      Quand les heures pullulent dans des grilles de programmations, elles ne reflètent plus une attente infinie de la vie, et la vie créatrice s’estompe alors tout comme la source le fait lorsque l’homme l’abandonne.
 
     Plus l’expression d’un handicap est visible de prime abord, plus elle est la lumière de celui qui le véhicule, aveuglante pour ceux qui le dévisagent avec des yeux d’explorateurs et d’apprentis sorciers.
 
        Se sentir de plain-pied et entier avec l’être handicapé adulte, ses collègues de travail, sa hiérarchie ; c’est aussi admettre et reconnaître les handicaps de chacun à leur juste place, comme la première de leur compétence. Le renouveau social a besoin de territoire libéré en premier lieu. Si l’éducateur est un accompagnateur de destin à travers sa relation d’aide, comment omettre de partager librement ce qui stimule les devenirs, cette première merveille commune à l’homme : la biographie, notre reflet de vérité.
   A y réfléchir, il y a la méconnaissance de l’homme à lui reprocher à cette ordonnance gestionnaire ; à ces classes dirigeantes, ainsi qu’aux travailleurs sociaux qui se rassérènent dans ces concepts par une ignorance et une codépendance des plus époustouflantes, avec des salaires qui ne respirent plus le cantique révolutionnaire. Si, en déconvenue des méandres sociaux et de nos écarts à l’essentiel commun que porte chaque homme, nous pourrons le définir comme infini, antérieur et qui prévaut toute connaissance. Un handicap loin de cet immobilisme ajusté et des méprises de notre société ; loin de ces intellectuels pirouettés vers des pensées industrielles qui casent des concepts avérés, sans levain, poilus de première ligne.
 
     Les superviseurs et les médiateurs se reconvertiraient en de nouvelles options thérapeutiques. Plus aucun handicapé ne se placerait à la suite les uns des autres, telle cette liste de l’inconséquence qui consomme les destins et pollue l’imagination : projet d’un tel le… Projet d’intention le, au suivant… Au suivant… Jusqu’à quand ?Jusqu’à la retraite du résident ou de l’éducateur usé ? Quel service public atteint de léthargie !
 
     Par bonheur et sauvegarde du noble bon sens, les éducateurs artistes, philosophes, musiciens, artisans, poètes. Que serait un institut dénué de ces valeurs ? Une tartuferie ! Un pandémonium ! Si dans un système trop normé nous ne nous sentons pas représentés par cette grande invasion de paperasse si facilement justifiée par une consternante incompétence, c’est un signe que nous sommes encore sains d’esprit. L’intuition spirituelle est sauvegardée, ouf !
      La contamination semble s’opérer que chez les sots semble-t-il ? C’est à vérifier, indéboulonnable Pasteur ! Arrive-toi, il y a de l’étrange ces derniers temps par ici, une paresse sociale sans égal. Néanmoins, adhérer à des normes et des structures sans y amener la mesure, les liaisons dynamiques ; la cadence, le profil, l’art d’être ensemble et la vie qui s’empare du bon sens, est une assurance pour découvrir des déboires sociaux sans même les comprendre.
 
Article de R. Digiacomo /  pour la revue Tournant 17/2
Article de E. Vaucher /  pour la revue AvenirSocial.ch  27/6.08
 
Lettre à un ami analphabète
 
GENRE : Parodie sociale, témoignage et considération sur les classes dirigeantes, l’adulte en situation de handicap et l’éducateur. Livre écrit en 2000 pendant que les normes de qualité venues de l'industrie allaient conquérir les institutions publiques et parapubliques en Suisse et dans le reste de l'Europe.
Du coup, l'intellectualisme et le prestige égotique ont eu raison d'une sensibilité et d'un bon sens de la vie. Désormais, les étudiants en proie à des diplômes et à des reconnaissances qui n'ont aucun rapport avec l'intelligence de la vie, accumulent du savoir et du passé qui n'insuffle aucun souffle de vie dans le contexte social car tout ce savoir, si séduisant soit-il, créé des problèmes et non la vie. Et par conséquent, plus les individus amassent des diplômes et plus la vie sociale se détériore et moins les gens comprennent, ainsi, en conflit, ils veulent savoir ce qu'aucune connaissance ne leur permettra de découvrir par eux-mêmes. En attendant, le Renouveau Social est totalement mis en bouteille. Une bouteille à la mer...
Ce livre sera remarqué et récompensé en France sept ans plus tard.
PRIX REGARD 2006 à Nevers
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